Bonjour internaute !

En ce mois de Juillet 2017 nous avons décidé de faire notre nouveau périple en Islande. « Pourquoi en Islande ? » me direz-vous. Eh bien c’est une bonne question …
L’Islande a toujours été pour nous un pays fascinant tant par ses mystères et légendes qui l’entoure que par sa biodiversité, un pays de terre de feu/ terre de glace qui attise notre curiosité.
Après plusieurs mois de recherche, une occasion en or s’est présentée et nous a permis d’y partir au mois de juillet (on vous le dit parce qu’on est gentil 200 euros vols allée/retour compagnie Icelandair).
Là-bas, nous avons décidé de faire le trek Laugavegur reliant les vallées Landmannalaugar et Thorsmörk sur 4 jours et 55 km.

Icelandair est une compagnie aérienne régulière islandaise, fondée en 1937 et basée à l’aéroport international de Keflavík de Reykjavik. La position de l’île à mi-chemin entre l’Europe et les États-Unis est au cœur de sa stratégie. Wikipédia

Etape 1 : Départ du trek Landmannalaugar Þórsmörk

Tout commence le mardi 4 Juillet 2017 après midi où notre avion atterri à l’aéroport de Keflavik.
Pour 80 euros*/ personne une navette de la compagnie Flybus fait les 50 km séparant l’aéroport de la capitale Reykjavik. Nous l’utilisons pour rejoindre le camping de Reykjavik, lieu de notre première nuitée et derniers préparatifs.
Une nuit dans ce camping coûte 22 euros/ personne, ainsi pour une tente et 3 personnes nous payons 66 euros (ce qui est très cher pour une nuit sous tente!). En contrepartie le camping offre un accès à des sanitaires propres avec eau chaude, wifi, plaques de cuissons, salle à manger chauffée, arrêt pour tout bus Tour.

(Dans cette article les prix ont été notés en euros, cependant la monnaie locale d’Islande est le dollar Islandais (ou couronne Islandaise). Actuellement 1 euros = 129,05 couronnes Islandaises

Nous achetons ensuite notre forfait bus à 140 euros/personnes permettant de faire l’aller-retour du trek Laugavegur : Camping/Landmannalaugar puis Þórsmörk (ou Skógar)/Camping.
Enfin nous nous rendons dans une supérette 10-11 (chaîne locale ouverte de 10am -11pm) pour acheter de la nourriture équilibrée, consistante et raffinée c’est-à-dire…. 3Kg de pâtes Barilla et des cubes de bouillons + quelques barres et gâteaux pour 5 jours. Etant donné que la majorité des produits sont importés, la nourriture est très chère en Islande. Ainsi pour un paquet de pâtes Barilla 500g (la référence !) il faut débourser 3 à 4 euros.
Il est 23h, la tente est montée, les sacs sont prêts pour le jour J, nous pouvons (enfin) aller nous coucher.

Le lendemain c’est réveil à 7h, rangement de la tente puis partages des ressources dans les sacs. Chacun de nous possède un sac plus ou moins lourd (de 10 à 15kg) contenant ses affaires personnelles (vêtements, matelas, chaussures) + les affaires communes (nourritures, ustensiles de cuisines, tentes).
8h tapante, le bus arrive au camping, à son bord une vingtaine de randonneurs et 4-5h de routes qui nous attendent en direction de la région Landmannalaugar. Très vite la route macadamisée laisse place à des chemins de terres caillouteux et des nids de poules à pertes de vue, le chauffeur quant à lui laisse place à un fou du volant compétiteur de cross dans l’âme prêt à tout pour faire valser les passagers de leur siège.

Il est 13h quand nous arrivons enfin au point de départ du trek situé à 600m d’altitude. L’endroit est peuplé de randonneurs plus ou moins bien équipés, de tentes et de montagnes aux teintes colorées. Nous mangeons notre sandwich du déjeuner, prenons quelques photos puis nous nous dirigeons vers le départ comme le reste des marcheurs de notre bus (Canadiens, Belges, Américains). Un dernier regard en arrière pour admirer le paysage et c’est parti pour 5 jours d’autonomie en pleine nature !

Le massif du Landmannalaugar, au centre de l’Islande, présente un paysage tourmenté. L’activité volcanique y a forgé des cratères rougeâtres, des montagnes de rhyolite, des vallons et des champs de cendre qui côtoient des lacs d’un bleu profond. Cette région est une des plus spectaculaires de l’Islande. On y trouve de nombreux exemples de volcanisme acide. Les couleurs du paysage varient du noir au jaune pâle en passant par le rouge et le bleu. Cela est surtout visible au volcan Brennisteinsalda dont on aperçoit de loin les solfatares. La montagne voisine, Bláhnjúkur est également caractéristique, avec ses couleurs bleu-vert. La cendre volcanique forme des dépôts stratifiés dans lesquels la pluie et la neige fondue creusent des sillons. Une coulée de lave au centre du site (le Laugarhraun) peut être parcourue sur des sentiers plus ou moins balisés. Par endroit, des coulées d’obsidienne sont bien visibles. Au pied du Laugarhraun, il est possible de se baigner dans une rivière dont la température avoisine les 40 degrés. Il existe aussi beaucoup d’autres possibilités de randonnées tout autour de la région. Un chemin de trekking très connu, la Laugavegur, va du Landmannalaugar à Þórsmörk et passe par Fimmvörðuháls à Skógar. Le lac Frostastaðavatn se trouve aussi dans les environs. Wikipédia

Etape 2 : En route vers l’enfer

Le trek est composé de 5 refuges aux niveaux desquels nous pouvons poser notre tente et ainsi camper pour la nuit, dans un but de préservation et protection de la nature, il est interdit de camper en dehors de ces zones.
Notre première étape s’étend sur 12km avec pour point d’arrivée le refuge Hrafntinnusker. Encore frais et pleins d’énergie, nous enchaînons sans grande difficultés les premiers kilomètres qui nous font zigzaguer à travers le champ de lave et les collines colorées de la région Landmannalaugar.
Au bout de 3 – 4 kilomètres, la pente devient plus raide, le paysage devient plus montagneux, les collines féeriques et colorées de la région de Landmannalaugar laisse place à un hiver humide, brumeux et venteux digne de la série GOT. Plus nous avançons et plus nous ressentons des difficultés dû au climat. Le vent s’oppose à notre marche, le brouillard obscurcit notre vue, la neige retient nos pas et nos équipements sont à peine suffisant pour contrer la neige et le blizzard que nous rencontrons.
Après 2 ou 3 heures de marche c’est dans ce paysage blanc et brumeux qu’apparaît le refuge Hrafntinnusker. Une grande partie des randonneurs se dirigent vers le refuge pour passer la nuit. De notre côté, ni une ni deux nous nous précipitons sur une parcelle de rochers non couverte par la neige pour y monter notre tente. La puissance du vent rend difficile l’installation du campement mais à 17h10 (sois une vingtaine de minutes après notre arrivée au refuge) la tente est enfin prête pour pouvoir se protéger du mauvais temps. Cloués dans la tente par nos jambes fatiguées et par la tempête nous décidons de manger le casse-croûte du soir puis de succomber au sommeil.

Le vent, la neige et le froid rendent la nuit difficile. A chaque rafale de vent nous « prions » pour que la toile de tente ne s’arrache pas, mais chaque heure passée détériore notre installation (sardines qui se détachent, cordes qui se détends).
Quand soudain à 5h tapante les derniers cordages lâchent, le toit s’écrase sur nous rendant ainsi la tente inutilisable. Instantanément nous nous réveillons et décidons de ranger les affaires, de retendre les cordages de la tente et de réfléchir à la suite des opérations (rester ou partir ?). Un certain malaise plane sous la tente car nous savons tous les 3 qu’une décision difficile est à prendre et un mauvais choix peut avoir de dangereuses répercutions sur la suite de notre voyage. A l’extérieur, le puissant blizzard associé à une épaisse brume empêche toute vision nette à plus de 10 mètres, nous décidons alors d’évacuer la tente et de se diriger vers le refuge. Là nous retrouvons quelques rescapés de la tempête dont les tentes se sont cassées, déchirées voir envolées. Je me souviens encore de la remarque d’un baroudeur français que nous avons rencontré sur place, « Ici c’est l’enfer » disait-il.

Pendant près de 4 heures, nous nous sommes réchauffés dans le refuge attendant que la brume se lève, recherchant des forces et de la motivation pour continuer. Plus le temps passe et plus les randonneurs du refuge se prépare à partir, hésitant à faire marche arrière ou à continuer dans la brume vers l’inconnu. Après discussions avec quelques voyageurs (et parce qu’en groupe nous serons toujours plus fort), nous décidons à 9h de partir avec 4 autres personnes continuer le trek.

Comme nous nous y attendions, la marche est difficile, similaire à celle de la veille. Elle se fait dans la neige, la brume et le vent. Nous sommes obligés de marcher en file indienne, en groupe pour ne pas nous perdre.

Etape 3 : Retour au pays imaginaire

Au bout de 2 heures de marche dans la neige, la brume se lève, les nuages s’amincissent et une déchirure à l’horizon fait apparaître un paysage qui nous laissent sans voix : des montagnes et lacs à pertes de vue, des couleurs vivent et intenses qu’on ne trouve nul par ailleurs et une nature vierge et sauvage !

Bref il nous a fallu quelques secondes pour comprendre que nous n’étions pas aux pays des merveilles mais bien en Islande ! Émerveillés par ce paysage, nous continuons notre trek en prenant quelques centaines de photos. La suite nous fait descendre la montagne pour nous emmener découvrir une flore beaucoup plus dense et beaucoup plus verte que le début de notre voyage. Après avoir passé notre premier guet en chaussures pour les uns et pieds nues pour les autres, nous arrivons vers midi au 2ème refuge qui se situe au bord du lac Álftavatn.

Nous mangeons notre plat du traditionnel voyageur (c’est-à-dire des pâtes) et discutons avec les autres randonneurs. Là nous apprenons que la tempête de la veille est aussi passée par là détruisant une vingtaine de tentes au passage. Par peur de revivre l’enfer de la veille, nous décidons de continuer notre chemin en direction du refuge suivant. 4 kilomètres et un guet plus tard le campement Hvanngil apparaît en ligne de mire. Celui-ci est installé autour de roches volcaniques, idéal pour nous protéger du vent et ainsi passer une bonne nuit de sommeil.

Camper pendant un trek coûte cher en Islande, en effet il faut payer environ 20 euros par personnes pour dormir en tente (avec sa propre tente bien sûr). Vous pouvez aussi opter pour l’offre triple luxe qui vous fera dormir en refuge dans un dortoir à 80 euros par personne. A vous de choisir…

Etape 4 : La traversée du désert

9h le soleil se lève, nan je rigole, il se couche jamais là-bas en été ! Nous nous réveillons, petit déjeuner, douche pour les courageux et rangement de la tente sont de la partie. A 10h30 nous partons pour 11 kilomètres de marche en direction du prochain refuge. Cette étape n’est en soit pas difficile puisque le dénivelé est très faible, cependant elle est impressionnante étant donné que les 11 kilomètres se font « quasiment » sur une même ligne droite à travers le désert d’Emstrur. Un désert de cendres au paysage lunaire, sans vie, où seuls quelques sommets verdis par l’herbe et la mousse colorée sortent le bout de leur nez. Ce désert est aussi traversé par une rivière la Markarfljot, spectaculaire tant par ses falaises que par ses cascades qu’il est possible d’admirer et de photographier lors de la traversée du pont. Après avoir fait une petite pause photo au niveau de la rivière, nous continuons notre route en direction du prochain refuge. Seuls face à la nature dans ce désert qui s’étend à perte de vue nous profitons pleinement du moment présent qui reste unique en son genre ; quand soudain, le désert s’arrête, offrant une vue sur tous les monts alentours. En contre-bas, le refuge d’Emstrur, synonyme d’arrivée, synonyme de campement pour la nuit.

Etape 5 : Fin du trek dans la vallée de Þórsmörk

8h30 tapante, le réveil sonne sous un ciel assez bleu et ensoleillé. Nous préparons nos affaires sans trop perdre de temps car c’est 15 kilomètres qui nous attendent pour ce dernier jour de marche. Dès le premier kilomètre, un panneau de sécurité nous indique que cette étape se passe dans une région volcanique encore active. En effet le trek Laugavegur longe deux glaciers le Mýrdalsjökull et l’Eyjafjallajökull connu pour son éruption. Ainsi quelques règles de sécurité sont à respecter comme par exemple courir vers le refuge le plus proche si nous entendons le signal sonore d’alerte éruption

Durant cette étape, la nature reste typique aux régions volcaniques c’est-à-dire un paysage étendu et vallonné, couvert d’une épaisse couche de cendres et parsemé de quelques fleurs résistantes aux environnements hostiles. Un décor qui nous impressionne toujours autant et qui nous oblige (encore une fois) à dégainer notre appareil photo.

Un dernier virage à droite, encore un guet à passer et nous voilà arrivé dans la région de Þórsmörk en français « bois de Thor ». Une région dont la faune et la flore change radicalement de la précédente, puisque nous nous retrouvons à arpenter des chemins dans une forêt aux abords féérique : fleurs, oiseaux et abeilles sont aux rendez-vous. Après 4 – 5 kilomètres à jouer les robins des bois, le drapeau islandais signe de l’arrivée du trek, apparaît dans notre champ de vision. Fatigués mais satisfaits de notre voyage c’est avec le sourire que nous rejoignons le dernier camp de Skagfjörðsskáli (Þórsmörk). Arrivée du trek Laugavegur et point de départ pour rejoindre Reykjavik en bus.

Þórsmörk, toponyme islandais signifiant littéralement en français « la forêt de Thor », est un petit massif montagneux du Sud de l’Islande situé au nord de l’Eyjafjallajökull, au nord-ouest du Mýrdalsjökull et au sud du Tindfjallajökull. Par métonymie, Þórsmörk désigne aussi les régions environnantes et notamment la haute vallée de la Markarfljót, de la Krossá et les petits reliefs voisins. Le massif montagneux tire son nom des quelques forêts situées sur ses flancs telles que la Hamraskógar. Wikipédia

Conclusion

Au total ce n’est pas moins de 60 kilomètres à travers les terres islandaises que nous avons fait sur 5 jours. Une expérience de vie époustouflante, riche en découvertes et en émotions, que nous conseillons à tout voyageur en recherche de dépaysement, en recherche de liberté, à la recherche de soi.

Life is not enough.

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2 Réponses

  1. jolieslueurs

    Vraiment un bel article, et de magnifiques photos ! Une sacré expérience de vie ce trek, c’est le moins qu’on puisse dire ! La vidéo est très chouette aussi !

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